CARTEL 1011 ET FLUIDE GLACIAL

Au début, il n’y avait rien.
Cancun, ce nom d’origine maya l’indiquait assez, n’était qu’un nid ou un trou de serpents. Si ils avaient deviné combien ce toponyme s’avérerait funeste, les Mayas auraient‐ils baptisé ainsi ce jardin d’Eden ? Le mépris qu’ils y mirent se retourna contre cette beauté sidérante (…)
La violence au Mexique tenait du spectacle, même dans ses dernières extrémités, et la mort clinquait dans ce pays flamboyant. On la fêtait ici comme nulle part. Pour rien au monde Eduardo Sottos Torres n’aurait quitté le sol natal. Il y était né, il y mourrait. Il l’aimait viscéralement, avec son incommensurable joie de vivre et sa cruauté. Il entretenait avec sa terre un rapport charnel. Il avait arpenté quelques états du Sureste et savouré leur stupéfiante beauté. Ces cons de cinéastes américains s’amusaient à filmer le Mexique avec des filtres jaunissants. On se demandait bien pourquoi. Ils n’avaient rien compris à la lumière crue et franche, à l’impeccable pureté du ciel, aux nuances de vert de la végétation, aux couleurs tranchantes et gaies des maisons, aux robes bariolées des animaux.
MATTIAS KÖPING, CARTEL 1011, Les Bâtisseurs, Flammarion

Premier tome d’une trilogie, CARTEL 1011, LES BATISSEURS nous embarque entre le golfe du Mexique et la mer des Caraïbes, dans la péninsule de Yucatan ou malgré le décor, la vie n’est pas facile !
Mais il n’en reste pas là ! Il nous entraîne partout à travers le monde, dans la grande ronde des salopards immondes sans foi ni loi, trafiquants d’armes, de femmes, d’enfants, d’hommes, d’animaux, de drogues, de sable, d’eau, de végétation… Et rien de ce qui peuple notre terre et peut rapporter n’échappe à la convoitise des humains !
Surtout pas ceux que met en scène Mattias Köping dans ce projet littéraire ambitieux (623 pages pour le premier volume, deux autres suivront).
Dans la grande tradition des romans noirs dont on ne sort pas optimiste ni fier d’appartenir à cette humanité qui porte bien mal son nom.

Pour ouvrir la seconde partie d’émission, Marius Jouanny quittera momentanément le festival SOBD, dont il est l’un des invité, pour nous parler de l’album qu’il publie chez Patayo Édition, DESIR DE VACANCES. Un roman photo gracieux et nostalgique.

1989 Flammarion rachète AUDIE sous l’impulsion de Jacques Sadoul, ami de Gotlib et directeur éditorial des éditions J’ai lu (appartenant à Flammarion). Jean‐Christophe Delpierre, éditeur J’ai lu, est engagé comme rédacteur en chef. Il reprend la tradition abandonnée des repas de bouclage en emmenant tout le monde à la brasserie La Rotonde une fois par mois. En 1992, Jean Christophe Delpierre est nommé directeur de la rédaction et directeur général d’AUDIE.

C’est ce même Jean‐Christophe Delpierre qui interviendra pour nous présenter 50 ANS DE COUVERTURES soit l’histoire de FLUIDE GLACIAL, depuis sa création en 1975 jusqu’à nos jours. Un fort volume qui retrace l’histoire de ce magazine désormais mythique, à travers certaines de ses plus célèbres couvertures, à commencer par celle de Gotlib pour le 1^er numéro, mais aussi en retraçant le passage de ses plus glorieux auteurs au sein de cette rédaction « familiale »!!