Émission du 11 avril 2025
L’extrême droite identitaire avec Samuel Bouron
L’émission reçoit Samuel Bouron auteur du livre Politiser la haine. La bataille culturelle de l’extrême droite identitaire aux éditions La Dispute.
De Valeurs Actuelles au groupe Bolloré, l’extrême‐droite tisse aujourd’hui sa toile sur le champ médiatique et politique français. Le gouvernement, toujours en quête de soutien pour rester en place, multiplie les entretiens, notamment avec le Journal Du Dimanche (JDD) et le JDNews dirigés par Geoffroy Lejeune.
Adeptes de la stratégie du buzz, les identitaires, qu’évoque notre invité page 56 de son ouvrage, tirent ainsi parti d’une information au rabais basée de plus en plus sur les « faits divers ». La stratégie de « dédiabolisation » du Rassemblement National orchestrée depuis le 30 août 1989 par son ancien délégué général Bruno Mégret montre cependant ses limites avec la condamnation de Marine Le Pen à la prison et l’inéligibilité.
L’action de médias comme Sud Radio, Omerta ou Tocsin pose de son côté de nombreux problèmes : sous couvert de « rébellion » et de « critique » ils emploient des journalistes et reçoivent des invité•e•s pouvant être vu•e•s comme réactionnaires tel•le•s qu’André Bercoff, Régis Le Sommier, Alexis Poulin, Idriss Aberkane, François Asselineau, Bruno Gollnisch, Érik Tegnér, Sonia Mabrouk, Christine Kelly ou Béatrice Rosen. La carte des médias de réinformation du site des Debunkers de hoax et leur dossier « Les troisièmes couteaux » nous aident bien à comprendre cette réalité.
S’affichant souvent comme souverainistes, ils se limitent généralement à une dénonciation des mesures sanitaires prises contre l’épidémie de Covid‐19 en 2020, à un rejet de l’Union Européenne et se revendiquent parfois « gilets jaunes ». Les mobilisations conservatrices en France se traduisent pourtant par des mouvements comme celui pour « l’école libre » en 1984, contre l’I.V.G. depuis les années 70, le Pacs dans les années 90, par le biais de la Manif pour tous en 2012–2013 et actuellement pour que Marine Le Pen puisse se présenter en 2027.
Cet agenda tente de s’imposer comme « l’expression du peuple français en colère » et ne saurait naturellement se diluer dans le mouvement social et syndical.