Émission du 11 septembre 2023
Les pattes ne sont pas faites pour marcher, l’exaptation… (rediffusion)
Rediffusion de l’émission du 25 novembre 2013.
Dans la forêt primitive, le plus grand, peut être le plus beau des fauves est le léopard. Certes la fourrure du léopard traduit un jeu d’ombres et de lumières tellement fantastique qu’on imagine se dessiner le croc qui arrive, le regard vigilant et tout le corps tendu vers la proie. Mais comment le léopard a-t-il obtenu les taches de son pelage ? Il s’est adapté, direz-vous ? La notion d’adaptation est au cœur de la théorie de l’évolution depuis Lamarck, et l’adaptation des organismes est reconnue comme résultat de la sélection naturelle énoncée par Charles Darwin.
Pourtant, « L’adaptation est une effrayante question. Une adaptation est en réalité la solution d’un problème, exactement comme une machine ou un outil fabriqués par l’homme » dit Cuénot dans L’Adaptation (1925) : Reconnaître les adaptations de la nature en tant que faits biologiques n’est pas très difficile : c’est question d’observations ou d’expériences bien conduites ; mais ensuite l’esprit demande impérieusement à comprendre le mécanisme par lequel les êtres vivants ont été pourvus de ces adaptations.
La trompe de l’éléphant constitue-t-elle une adaptation et à quoi ? L’adaptation signifie-t-elle meilleure aptitude ? On se retrouve prisonnier dans une hypothèse du progrès évolutif, cette même conception du vivant qui autorise un rangement du plus simple au plus perfectionné. Mais non, nous allons voir que l’adaptation n’est jamais une amélioration des procédures organiques…