Émission du 19 mai 2023
D’Aubervilliers à Saclay, contre le béton du Grand Paris
Sur le plateau de Saclay, dans l’Essonne au Sud de Paris, on se bat depuis 20 ans contre la grande course au béton du Grand Paris. Le collectif qui est à l’origine de la lutte pour la préservation des terres de Saclay à été d’ailleurs cofondateur de la Costif, la première assemblée inter‐luttes d’Ile‐de‐France contre les grands projets d’aménagement dévastateurs, au début des années 2010.
Après l’installation forcée du campus Paris Saclay, c’est la ligne 18 du projet de métro Grand Paris express qui occupe les militant‐es. Une ligne qui doit traverser le sud‐ouest de la capitale, d’Orly à Versailles.
Depuis 2 ans la lutte prend racine sur un terrain privé, des terres agricoles prêtés par des sympathisant‐es. Bienvenue à « Zaclay ». Il y a quelques construction en bois, une cantine collective et des habitats mobiles… Suffisant pour que le préfet, depuis des mois, mette « gentiment » la pression aux proprios pour qu’ils déménagent le campement… Sans qu’aucune procédure n’aient été lancée officiellement. Depuis que Darmanin a édicté son oukaz « plus aucune Zad en France », la pression se fait plus concrète et un ultimatum a été fixé au 5 juin pour quitter les lieux.
Dimanche dernier, symboliquement les opposant‑es sont allés sur une parcelle du Grand paris pour y installer une charpente en bois qui devait abriter une petite grange… et ben ça n’a pas duré longtemps, puisque 2 jours plus tard, la marée‐chaussée est venue laver l’affront en détruisant l’édifice à coups de pelleteuse…
C’est d’ailleurs ce grand paris express qui occupe les opposant‐es aux grands projets inutiles en Ile‐de‐France. Souvenez vous d’Europacity, un mégalo projet du groupe Auchan qui devait s’installer près de Gonesse dans le Val d’Oise au nord de Paris : le projet à été enterré mais la‐bas aussi, les aménageurs insistent pour construire une gare de la future ligne 15 en plein champs.
C’est cette même ligne 15 qui préoccupe les habitant‑es d’Aubervilliers : ce sont des jardins ouvriers qui ont été détruits pour y construire un solarium à l’occasion des prochains J.O. À Aubervilliers, les militants ont remporté une victoire amère puisque le solarium ne se fera jamais — les tribunaux leur ont donné raison — mais c’était après la destruction des jardins !