Radio Libertaire (non officiel)

Sciences en liberté

pour déménager la biologie

Émission du 14 février 2022

Les virus

Les virus entrent par effraction dans nos paroles.

S’il est bien, dans le monde du vivant des corpuscules élémentaires dont nous aimerions désavouer l’existence, les virus sont de ceux-là. Pensez donc, à l’origine d’affections aussi terribles que variole, oreillons, rougeole, la fièvre hémorragique ebola, fièvre jaune, Zika ou covid 19, les virus entrent dans nos vies d’une manière indésirable et maligne. Par effraction pourrait-on dire. Comme on maudit les animaux sauvages réservoirs de cette engeance ! Combien on exècre les colobes, chauve-souris, pangolins et autres civettes de porter ces maladies virales

Il semble aussi que les virus ne servent à rien, que font-ils dans les écosystèmes ? Un virus ne se reproduit pas, il se duplique, encore n’y est-il paradoxalement pas pour grand-chose. Situées à la frontière du vivant, les caractéristiques virales échappent aussi à la classification biologique. La particule virale ou virion est de si petite taille qu’elle s’est longtemps dérobée à sa propre description.

Mais les conséquences d’une attaque virale ne concernent pas que la santé humaine. Organismes vivants, plantes comestibles et animaux domestiques connaissent aussi ces invasions maladives et l’effet des virus va bien au-delà de seulement éliminer une forte proportion de leurs victimes. Leur prolifération impose des mesures de protection quasi disciplinaires et des atteintes flagrantes à la liberté sociale comme on l’a vu dès les débuts de la pandémie du covid-19. La pression sociale retombe alors inévitablement sur les plus pauvres, les privant même de leur affreuse condition d’existence salariale. Ces contraintes policières, pourtant héritées du moyen-âge, conduisent les plus réticents à proposer des théories du complot.

Qu’on se le dise, en entrant dans la dimension microscopique, il faudra aussi parler des communautés humaines et de la mondialisation, et nous devrons encore débusquer quelques préjugés biologiques…