Nedjib Sidi Moussa, Dissidences algériennes
L’ampleur du surgissement populaire du Hirak (« Mouvement ») a surpris aussi bien les observateurs que ceux qui y ont participé. Pourtant cette dynamique contestataire ne semble pas avoir débouché sur des avancées significatives dans la voie de l’émancipation du peuple algérien, victime du colonialisme puis d’une oppression de l’État-FLN et de son régime militaro-policier.
Pour tenter de mieux comprendre les circonstances de cette révolte, ses limites et les traces qu’elle laisse dans ses acteurs, il est nécessaire de connaître l’histoire des luttes sociales qui se sont développées depuis l’indépendance. C’est pourquoi nous avons invité l’historien d’origine algérienne Nedjib Sidi Moussa, qui en mars 2019 avait écrit avec Mohamed Harbi le très beau texte LʼAlgérie au bord de lʼéclosion.
Son livre Dissidences algériennes — Une anthologie, de l’indépendance au Hirak vient de sortir récemment. Sont présentés près d’une centaine de documents regroupés par chapitres, tels le bilan de combat pour l’indépendance, les grèves émeutes et manifestations sous le « socialisme spécifique », l’opium du peuple des mosquées aux tribunes, la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes…
Nedjib était déjà venu plusieurs fois dans nos studios, en février 2020 à son retour d’un long séjour en Algérie, et précédemment pour deux autres livres Algérie une autre histoire de lʼindépendance — Trajectoires révolutionnaires des partisans de Messali Hadj et La fabrique du musulman — Essai sur la confessionnalisation et la racialisation de la question sociale.