Le chantage « économie contre santé »
L’usine Metaleurop a tenu en otage toute une population en cachant la pollution aux métaux lourds (plomb, arsenic, cadmium et zinc), à l’origine de graves maladies chez les salariés et la population. Après la fermeture de l’usine en 2003, les habitants et les ex-ouvriers commencent à briser l’omerta. Dans son film Les années de plomb (2008), Stéphane Czubek, fils d’un des ouvriers de l’usine, met en lumière à travers des témoignages ce qu’il appelle le chantage « emploi contre santé ».
En 2022, près de 20 ans après la fermeture de Metaleurop, les analyses révèlent toujours des taux de plomb alarmants. Dans les trois villes entourant l’usine, 5815 enfants ont été atteints de saturnisme. Pourtant, l’État a mis fin dès 2005 à la surveillance du taux de pollution. Une association locale a porté plainte contre l’État. Les plaignants ont été déboutés, mais ils ont décidé de faire appel.
Le seuil d’évacuation est à 300 mg/kg de plomb et il a été mesuré cette année de 6500 jusqu’à 232 415 mg/kg sur le site de l’usine, 484,9 mg/kg dans l’école maternelle et entre 1096 et 1706 mg/kg dans les jardins.
L’Agence régionale de santé des Hauts-de-France affirme avoir fait le maximum pour les habitants, par exemple en finançant « des ateliers d’éducation au lavage des mains » pour les enfants des écoles maternelles de la zone…